
L’histoire du flipper : de la machine à billes au jeu culte des bars
Des salles enfumées des années 50 aux salons modernes des passionnés, le flipper a traversé près d’un siècle d’histoire. Né d’un simple jeu de billes en bois, il est devenu une icône des cafés et des bars, symbole de convivialité et d’adresse. Plongeons ensemble dans cette aventure mécanique et humaine qui continue de faire vibrer des générations entières.

Le jeu de bagatelle, ancêtre du flipper
Bien avant les lumières, les sons et les scores digitaux, il y avait le jeu de bagatelle. Ce divertissement apparu au XVIIIᵉ siècle en France consistait déjà à faire rouler une bille sur une table inclinée pour atteindre des trous numérotés.
Ces premières versions, souvent fabriquées à la main, posaient les bases du futur flipper : inclinaison, obstacles, et cette même envie de viser juste pour marquer le plus de points. Le mot pinball vient des petites pointes (“pins”) qui guidaient la bille sur le plateau.
Les premiers flippers mécaniques (1930–1940)
Le flipper moderne naît dans le contexte difficile de la Grande Dépression américaine.
En 1931, la compagnie Automatic Industries produit le Whiffle Board, premier jeu de bagatelle à monnayeur produit à grande échelle jusqu’à 27 000 exemplaires par mois !
L’année suivante, David Gottlieb (fondateur de la future marque culte) crée Baffle Ball, vendu à 50 000 exemplaires en seulement sept mois. Fort de ce succès, il fonde la société Bally, qui marquera durablement l’histoire du flipper.
Très vite, le marché s’emballe : plus de cent compagnies tentent leur chance, mais seules une poignée survivent : Gottlieb, Bally, Williams ou Chicago Coin, toutes installées à Chicago : la capitale mondiale du flipper.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la production ralentit. Les usines sont réquisitionnées pour l’effort de guerre, et les matériaux deviennent rares. Les machines produites avant 1940 continuent donc d’être exploitées dans les bars et salles de jeux.
Curieux d’en savoir plus sur ces marques mythiques ? Consulte notre article : Quelle marque de flipper acheter ?
Le flipper banni : les années d’interdiction (1940 – 1976)
Du début des années 40 jusqu’aux années 70, le flipper est interdit dans la majorité des grandes villes américaines (Los Angeles, New York, Chicago). Il est alors considéré comme un jeu de hasard — assimilé aux machines à sous — et non comme un jeu d’adresse.
Des milliers de machines sont saisies et détruites, parfois même jetées dans les rivières. Malgré tout, le flipper survit clandestinement, notamment dans certains bars de Harlem ou de Greenwich Village, où les passionnés continuent de jouer dans la discrétion.
1947 : la naissance du flipper moderne
En 1947, la société Gottlieb commercialise Humpty Dumpty, premier flipper doté de batteurs mécaniques actionnés par le joueur. Pour la première fois, on peut contrôler la trajectoire de la bille : la chance laisse place à l’adresse.
Les innovations s’enchaînent :
- Les bumpers rebondissants
- Les plateaux multi-niveaux
- Les effets lumineux et sonores électromécaniques
Le flipper devient un phénomène culturel. Les bars s’en équipent massivement, et la compétition entre marques s’intensifie.
Le retour en grâce avec Roger Sharpe et la réhabilitation du flipper

En 1976, un tournant décisif : après 35 ans d’interdiction, la ville de New York lève enfin le ban. Lors d’une audition publique, un joueur professionnel nommé Roger Sharpe démontre que le flipper est bien un jeu d’adresse.
Sous les yeux des journalistes et conseillers municipaux, il prédit la trajectoire d’une bille avant de la lancer… et réussit. Le flipper est réhabilité, officiellement reconnu comme un jeu de compétence.
Les années 70 à 90 : l’âge d’or du flipper
L’électronique révolutionne le jeu
Dans les années 70, l’électronique remplace la mécanique pure. Les premiers afficheurs numériques apparaissent, les sons deviennent vocaux, et les plateaux plus spectaculaires.

Des flippers comme Fireball (Bally, 1972) ou Gorgar (Williams, 1979) marquent leur époque — Gorgar étant le premier flipper parlant.
L’explosion créative des années 90
Les années 90 signent l’apogée artistique et technique du flipper. Des chefs-d’œuvre comme The Addams Family, Medieval Madness ou Indiana Jones allient gameplay riche, design audacieux et ambiance sonore inoubliable.
Les marques Williams et Bally dominent le marché mondial, tandis que Data East et Sega misent sur des licences fortes comme Jurassic Park ou Lethal Weapon.
2000 – Aujourd’hui : le grand retour du flipper
Stern Pinball, le gardien de la flamme
En 1999, Sega quitte le marché du flipper et vend sa division à Gary Stern, qui fonde Stern Pinball. Pendant plus de dix ans, Stern sera le seul constructeur actif au monde.
Des flippers comme Jurassic Park ou Godzilla ramènent la magie du flipper dans les cafés et foyers.
Lisez aussi : Guide complet pour choisir votre flipper Stern
La nouvelle génération : innovation et numérique
Depuis les années 2010, de nouvelles marques redonnent souffle au marché :
- Jersey Jack Pinball et ses flippers haut de gamme à écran LCD
- Spooky Pinball et ses productions artisanales
- Pinball Brothers et leurs modèles exclusifs (Alien, Queen)
Parallèlement, les flippers virtuels se démocratisent : Visual Pinball et Pinball FX permettent aux joueurs de redécouvrir les tables mythiques sur PC ou console. Les communautés de passionnés entretiennent cet univers entre tradition et innovation.
Le flipper aujourd’hui : entre nostalgie et modernité
Un objet de collection et de partage
Aujourd’hui, le flipper n’est plus réservé aux bars : il trône fièrement dans les salons des collectionneurs. Certains modèles deviennent de véritables investissements, d’autres simplement un moyen de partager un moment ludique en famille.
Salons, tournois, associations régionales… Des événements comme le Salon du Flipper & Jeux de Bar d’Ambérieu-en-Bugey rassemblent des passionnés de toute la France.
L’esprit est resté le même : jouer, échanger, vibrer au rythme des billes.
Pourquoi le flipper reste une passion intemporelle
Le flipper, c’est une émotion mécanique : on ressent chaque choc, chaque rebond, chaque jackpot. C’est un jeu où l’on perd souvent… mais où chaque partie donne envie de recommencer.
Pour beaucoup, il symbolise la nostalgie des cafés d’antan, mais aussi la renaissance d’un savoir-faire artisanal mêlant bois, métal et électronique.
"Le flipper, c’est plus qu’un jeu : c’est une machine à émotions." — Gary Stern
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