L’histoire du baby-foot

L’histoire du baby-foot

La présence du baby-foot dans les bars et les cafés, aux côtés de ses camarades les fléchettes et les flippers, marque l’esprit des amateurs de jeux depuis près d’une centaine d’années. Avant tout l’occasion de se retrouver entre amis en s’amusant, il s’est forgé une place de choix dans le cœur des Français, mais aussi des joueurs du monde entier.

Son apparition pratiquement simultanée dans plusieurs pays traduit son attrait universel. Avec le temps, le football de table a su se développer pour devenir une activité intemporelle qui rassemble petits et grands, sans distinction de genre. La passion grandissante des pratiquants a conduit aux premières rencontres compétitives à la fin du XXe siècle, d’abord à l’échelle régionale, puis nationale et mondiale.

Le début du football de table

La naissance du baby-foot tel qu’on le connaît aujourd’hui reste floue, malgré les nombreuses pistes mises en lumière par les historiens et les passionnés de par le monde. En effet, plusieurs hypothèses sur le pays et la date de création de cette table de jeu se côtoient sans qu’une réponse définitive ne puisse être apportée.

Avec cette aura de mystère qui entoure son origine, il n’est pas étonnant que le baby-foot ait subi plusieurs modifications et possède des noms différents comme « ping foot », « kicker » ou encore « football miniature ».

Une origine simultanée et mystérieuse à travers l’Europe

Malgré ses nombreuses années d’existence, il est toujours impossible de déterminer avec certitude la première apparition du baby-foot. Des créations très semblables ont vu le jour dans plusieurs pays d’Europe depuis la fin du XIXe siècle.

Les premières traces du football de table remontent aux années 1880 – 1890, avec une apparition presque simultanée dans la Creuse et en Allemagne. Il faudra attendre quelques dizaines d’années avant que les premiers brevets ne soient déposés. Certains historiens avancent que le premier baby-foot breveté viendrait des États-Unis et qu’il aurait été inventé pour aider à la rééducation des soldats blessés à la guerre.

Une autre piste envisagée est celle du constructeur automobile Lucien Rosengart, qui aurait imaginé la machine pour distraire ses petits-enfants. Cependant, d’après certains historiens, ce modèle aurait été breveté par le poète espagnol Alejandro Finisterre en 1937, bien qu’il existe des ébauches plus anciennes.

En Belgique, on attribue la paternité du baby-foot à un certain G. Staav, sans pour autant pouvoir le prouver formellement. Outre-Manche, un brevet de 1913 signe l’invention du « kicker » par E. J. Lawrence.

La dernière hypothèse émise par les historiens nous emmène en Suisse, où le baby-foot s’est fait connaître grâce à un homme du nom de Knicker. Ce dernier a lancé sa propre société de production et a rencontré un grand succès en Europe, succès qui perdure encore aujourd’hui aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique.

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De nombreuses variantes de jeu

Depuis ses origines variées à travers l’Europe, le baby-foot n’a cessé d’évoluer, aussi bien dans la forme ou la conception de son plateau que dans les règles de jeu en vigueur pendant les parties. En effet, en fonction des pays et des modèles de tables mises en vente par les fabricants, des variantes ont vu le jour. La disposition des barres et des joueurs peut ainsi changer, comme aux États-Unis où la barre du gardien possède parfois deux joueurs supplémentaires de chaque côté.

En plus de ces différences propres aux pays et aux régions, le nombre de combinaisons de règles est presque aussi important que le nombre de bars et de cafés dotés d’un baby-foot. Esprit de convivialité oblige, chacun est libre de suivre les règles comme il le souhaite, d’interdire un coup ou de changer le comptage des points, par exemple. Il s’agit avant tout d’une activité pratiquée dans un cadre convivial, pour se détendre entre amis ou en famille.

Au fil du temps, les règles se sont complexifiées, avec l’ajout de plusieurs techniques et spécificités qui permettent aux joueurs plus expérimentés de s’améliorer sans cesse et de proposer un jeu plus technique, notamment lors de tournois locaux. Parmi les règles les plus répandues en France, on retrouve la « demi », qui annule les buts marqués par les demis sauf lors d’un réengagement ou encore la « roulette », qui interdit de faire des rotations rapides des barres et de lâcher les poignées pendant le jeu.

Un engouement auprès du grand public qui ne se dément pas

Bien que son apparition remonte au début du XXe siècle, le baby-foot n’a commencé à conquérir le cœur des Français que dans les années 1930. À l’époque, la machine, alors commercialisée sous le nom « ping foot », était construite intégralement en bois avec des barres sortantes. Deux fabricants, Sulpie et Bonzini, se partageaient le marché. Ils ont profondément influencé le milieu du football de table avec leur invention des barres télescopiques, qui ont remplacé les barres sortantes, interdites à la suite de plusieurs accidents graves.

Le baby-foot a ensuite continué de se démocratiser et s’est installé durablement dans les lieux de socialisation. La création, dans les années 1970, de modèles aux pieds pliants ou dotés de joueurs en plastique a rendu le football de table plus pratique et plus économique.

Un succès en France dans les bars et les bistrots

Depuis les années 1930, le baby-foot fait partie du paysage quotidien des habitués des bistrots et des cafés de France. Les souvenirs de parties entre amis un après-midi de week-end, à la sortie de l’école ou après une dure journée de travail sont inscrits dans la mémoire d’un bon nombre de Français. Du petit village à la ville, ce jeu populaire permettait aux joueurs de tout âge de se retrouver et de s’affronter dans la bonne humeur.

Bien souvent, il suffisait de glisser une pièce dans le monnayeur de la machine pour se mesurer à ses camarades avant de rentrer chez soi. Malgré le prix généralement minime de la partie, le goût de la victoire ne manquait pas de saveur lorsqu’on remportait le match et que les perdants devaient avancer la monnaie pour la prochaine partie.

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Avant l’apparition des bornes d’arcade et des flippers dans les bistrots, le baby-foot était l’objet de toutes les attentions au moment de se réunir autour d’un verre. Aujourd’hui, il est de plus en plus présent dans un cadre plus intime. Ces modèles destinés aux particuliers ne disposent pas de monnayeur et offrent la possibilité d’installer sa table à l’extérieur pour profiter des beaux jours. Cet accès facilité au baby-foot permet aux plus assidus de pratiquer en toute tranquillité et parfois même de se découvrir un intérêt pour le monde compétitif du football de table.

Le tournant compétitif du baby-foot et l’ITSF

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que le baby-foot attise la passion de ses pratiquants jusqu’à conduire à l’organisation de rencontres régionales. Les plus mordus se sont en effet rapidement rassemblés afin de se mesurer les uns aux autres.

Cette entrée dans le monde compétitif s’est d’abord faite au niveau local, puis régional avant qu’une fédération nationale ne se forme dans les années 1990. Cette dernière se charge encore aujourd’hui de superviser les évènements locaux qui précèdent les championnats nationaux. Elle participe également à la démocratisation du jeu auprès du grand public.

Les joueurs français ne souhaitant pas s’arrêter au niveau national peuvent tenter leur chance au cours de tournois mondiaux organisés par la Fédération internationale de football de table. Cette organisation sportive permet aux joueurs de tous les horizons de s’affronter grâce à un travail d’harmonisation des règles et des tables utilisées lors des compétitions.

En France, comme partout ailleurs, l’image du football de table évolue petit à petit : de jeu de bistrot, le baby-foot est devenu une activité sportive à part entière.

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